atelier d’écriture : le mariage

Cela fait depuis le mois d’août que j’écris avec beaucoup de ratés une romance et je ne pouvais donc pas louper cette magnifique photo chez Leiloona qui m’a inspiré ceci :

Voici ma participation à l’atelier d’écriture de Leiloona :

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Il la regardait chercher je ne sais quoi et admirait sa silhouette qui se dessinait en transparence. Ca ne se voyait pas avec la pénombre mais il savait que ses cheveux étaient dorés comme les blés et qu’ils la désespéraient du fait de leur indiscipline. Il avait entendu la conversation qu’elle avait eu avec sa soeur par rapport au choix de la tenue pour ce mariage. Elle lui avait juré que c’était bien pour elle qu’elle se donnait tout ce mal. Pour le mariage de sa meilleure amie qu’elle avait supporté les mauvais conseils des vendeuses et les soupirs des copines excédées par la dixième boutique visitée. Il n’y connaissait pas grand chose en froufrou féminin, tout ce qu’il voyait, c’était que l’effet que cette tenue lui faisait était très difficile à cacher. Est-ce que c’était cette tenue ou juste qu’il se rendait enfin compte que ce n’était plus la peine de combattre ses sentiments ?
Avec l’histoire familiale que sa soeur et lui avaient, c’était pour lui impossible de croire qu’il serait capable de ne pas tout gâcher. Sa soeur avait sans doute une plus grande résilience que lui. Enfin au début, ce n’était pas la chose plus aisée à diagnostiquer vu le nombre de fois où elle avait rompu avec pertes et fracas. Lui était devenu professionnel des relations sans prise de tête, avec son sourire beau gosse comme disait Amandine, sa soeur, il trouvait facilement des filles et leur signifiaient rapidement qu’il n’était pas une cause à investir. Elles n’avaient pas le temps de s’attacher et donc les ruptures se faisaient nettes et sans bavures.
Puis, Amandine avait rencontré Romain. Et là, elle était tombée éperdument amoureuse d’un mec foncièrement motivé à la garder près de lui qu’importe les efforts nécessaires. Et lui, il avait été le spectateur de l’apaisement de sa soeur, de son bonheur et des ses crises d’angoisse sur l’idée qu’un tel bonheur allait forcément s’arrêter.
— Tu comprends, toi. Comment ça pourrait durer avec les gènes que nous avons ? Comment je pourrais ne pas tout détruire avec les exemples que l’on a eu à la maison ?
Et il s’était retrouvé à lui soutenir que oui, elle était capable d’être heureuse, que non, la connerie n’était pas héréditaire et qu’elle avait le droit d’être épanouie en couple sans que ça lui explose à la tête.
— Alors, si ce que tu dis est vrai pour moi, ça l’est aussi pour toi, frérot !

Et il s’était pris une baffe dans la figure. Parce que ce dont il était persuadé pour sa soeur, il ne l’avait pas cru applicable pour lui.
Et au moment de cette prise de conscience, alors qu’ils étaient attablés à leur café de quartier, Camille, la meilleure amie de sa soeur, la jeune femme aux cheveux couleur des blés, était arrivée les joues rougies par le froid et le sourire jusqu’aux oreilles.
— J’ai trouvé du travail ! Dans ta boite, Clément !
La torture avait commencé. Le supplice de la voir tous les jours au travail faire des sourires à tout le monde sans distinction. Voir ses collègues se demander si elle était célibataire et essayer de sortir avec elle. L’envie de l’attraper par le bras pour l’emmener dans la réserve et la sermonner sur la dangerosité dans un univers masculin d’être sympathique avec tout le monde. Il avait envie de lui dire « les hommes sont des hormones sur patte. Ils te déshabillent mentalement et imaginent des choses classées X dans leur tête tellement tu es jolie et souriante. Arrête ça tout de suite ». Mais il ne l’avait pas fait. Ca aurait été avoué que c’était lui, surtout, qui l’imaginait nue dans son lit en train de gémir de plaisir.

Et voilà, six mois plus tard, après avoir accompagné sa soeur jusqu’à son mari pour la cérémonie laïque, après avoir fait un discours qui avait fait pleurer sa petite soeur et rendu les yeux de son beau-frère brillant d’émotion, il était planqué dans l’ombre d’une grande salle du manoir à réfléchir.
Des fois, dans la vie, il faut prendre des décisions sous peine de se traiter de con pour le restant de ses jours. C’était un de ces instants.
Il enleva ses mains moites de ses poches et le bruissement de son costume la fit se retourner. Quand elle le vit, elle lui décrocha un immense sourire.
— Tu es là ? Amandine te cherche. Elle veut te présenter quelqu’un.
Il ne bougea pas, paralyser par la décision qu’il venait de prendre. Elle s’approcha et plissa les yeux pour mieux le voir.
— Ca va ?
Poussé par la nécessité impérieuse d’enfin la toucher, il s’avança vers elle et lui saisit le visage entre les mains. Il l’embrassa tout doucement pour lui laisser l’opportunité de s’écarter de lui.
Voyant qu’elle ne réagissait pas, il approfondit son baiser, il sentit son corps se relâcher et entendit son sac tombé au sol. Elle émit un petit gémissement et lui passa les mains dans les cheveux. Elle se colla à lui et il se permit, enfin, de faire ce dont il rêvait depuis la nuit des temps, toucher son corps, la caresser, la mouler contre lui. Il lui sembla qu’ils s’embrassèrent pendant une éternité et quand enfin ils se détachèrent l’un de l’autre, elle émit un petit rire.
— Enfin ! Tu en as mis du temps.
Il lui rendit son sourire, à moitié amusé de ce manque de surprise, à moitié irrité d’avoir été si prévisible.
— Tu n’es pas surprise ?
— Je le voulais tellement que ce n’était pas possible que ce n’est pas lieu, lui dit-elle en lui caressant la joue.
— Il te faudra être patiente car je suis un peu lent parfois.
Elle entendit dans cette phrase la promesse d’un avenir qu’il n’avait donné à aucune autre avant elle et le prit comme il se devait, comme un cadeau.
— Ne t’inquiète pas, j’ai une patience d’ange.
Et elle l’embrassa avec passion.

La mariée, partie à la recherche de ses témoins, les trouva dans la pièce lambrissée appelée l’appel des anges en train de s’embrasser sous le regard bienveillant de cupidon. Elle n’aura même pas eu besoin de coller des coups de pieds aux fesses de son frère finalement.

 

 

Voici pour mon retour sur le blog avec l’atelier d’écriture de Leiloona

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Je reviendrai pour poster tous mes coups de coeur depuis septembre, ayant un long mois d’arrêt de travail devant moi, j’aurai enfin le temps de partager mes lectures avec vous.

Belle journée à vous

Atelier d’écriture : que fais-je..

Voici ma participation à l’atelier d’écriture de Leiloona :

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Se retrouver ici à regarder cet homme sauter était tout à fait improbable. C’était un effet secondaire de sa lecture « mange, prie, aime », un effet désirable de cette vie qui n’avait plus de sens.
Pourtant, elle n’était pas à plaindre. Elle n’était pas moche, ni particulièrement jolie, elle était assez gentille, peut être contrariante quand elle etait face à des idiots et avait une conversation agréable.
Elle aimait son travail mais sentait qu’il ne faudrait pas grand chose pour qu’elle se lasse. Elle ne savait pas si c’etait le fait de vieillir, d’être célibataire, de ne pas avoir beaucoup d’illusions sur l’épanouissement au travail mais elle en avait eu marre de tout et la voici ici, assise sur ses grosses pierres à ce demander ce qu’elle faisait là.
Elle n’avait pas dû être très attentive en cours de philo, très « ouverte » à la parole de Jesus lors des messes et cérémonies, car elle errait à se demander à quoi ça servait d’être sur terre. Qu’est-ce-qu’il y avait après, pourquoi il y avait des personnes croyantes et d’autres non. Est-on sur terre en essayant de passer entre les catastrophes sans trop de dommages, devrait-elle prendre comme mantra « carpe diem » ?
Comment peut-on trouver la paix de l’esprit et enfin savourer d’être en vie ?
Elle regardait ces hommes, ces lieux et tout d’un coup prennait conscience des odeurs, du décor, du sourire et de la joie de ces gens, se rendait compte que c’etait contagieux. Elle se mit à sourire  puis à rire, savoura cette sensation, sentit son corps vibré et finalement se dit qu’importe après, c’est maintenant qui est important. Rien ne sera jamais plus ce moment-là, cette respiration, ce rire. Rien ne sera plus ce moment unique et c’est sans doute ça le bonheur d’être en vie…

 

Voici pour la participation de cette semaine !

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atelier d’écriture : limer ses imperfections

Voici ma participation pour l’atelier d’écriture de Leiloona :

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– se tenir droite
– faire de la marche tout les jours
– faire des abdos
– se maquiller avec soin
– se mettre au régime
– limiter l’alcool
– aller à la piscine toute les semaines
– arrêter d’être grossière
– lire des articles de fond et écouter les informations
– se porter volontaire pour les réunions et les différents travaux

Une semaine plus tard…
– relire cette liste et boire un mojito
– se dire qu’on est complètement nulle
– manger du chocolat
– se peser
– se trouver grasse et molle … comme une limace
– demander l’avis de son mari
– s’entendre répondre qu’on a qu’à aller plus souvent à la piscine
– se dire qu’il comprend rien
– le lui dire
– se retrouver seule avec le sentiment d’être grosse, molle, ayant pas de volonté et ayant un mari qui comprends rien
– reprendre du chocolat
– balancer à la poubelle les magazines féminins avec des photos de nanas squelettiques et photoshoppées qui filent des complexes
– se dire que les listes, c’est comme les bonnes résolutions : des pièges à cons
– rayer de sa liste la ligne parlant de la grossièreté, se dire que ça détend
– aller faire un gâteau
– se dire qu’être trop cultivée et intelligente complexe les gens = moins de gens à qui parler = rayer de la liste les articles de fond
– se dire que l’hypoglycémie due au régime entraîne des troubles de l’humeur = encore moins d’amis = rayer le régime des choses souhaitables
– s’entendre dire qu’on est la plus belle maman du monde
– se demander pourquoi on ne se contente pas de s’aimer comme la meilleure amie que l’on est pour nous-même
– cogiter sur cette réflexion hautement spirituelle en customisant avec des gomettes son nouveau carnet qui stockera toutes les lectures non nobelisées qui éclaireront la fleur bleue que l’on est
– se dire que c’est pas simple d’être une femme

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Me demander pas comment ce texte a pu partir d’un établi mais voilà…

atelier d’écriture : lui

C’est lundi et voici l’atelier d’écriture de Leiloona :

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Il suit ce chemin tous les jours. Elle ne sait pas à quoi il pense, quel est ce besoin. Il en revient plus calme en tout cas, plus apaisé. Elle le regarde partir et pense au tout début de leur relation.
Plus jeune, elle était certaine qu’au bout de quinze ans de vie commune, il n’y avait plus que des habitudes. Que l’amour, le vrai, était passionnel avec de grands éclats , qu’après ce n’était que des simulacres, des mirages auxquels se raccrochaient les gens pour ne pas se sentir amputé de cette puissante chaleur qu’ils avaient connu. Elle pensait que les gens restaient ensemble par peur de la solitude.

Elle ignorait qu’on pouvait se sentir seule avec des personnes autour de soi. Elle ignorait que l’amour évoluait tout les jours, qu’il s’épanouissait comme une forêt luxuriante si on le nourrissait.
Elle ignorait que grâce à son amour, elle allait devenir une personne plus belle que ce qu’elle aurait jamais rêvée. Elle ignorait que grâce à lui, elle allait pouvoir se reconstruire et se sentir pousser des ailes.
Elle ignorait qu’elle penserait toujours à lui avec des étoiles dans les yeux, un sourire aux lèvres et une tendresse débordante. Elle ignorait que comme au début, elle serait toujours accro à son odeur, l’ayant toujours autant dans la peau. Que le toucher lui procurerait une sentiment de bien-être et d’avoir trouvé le meilleur endroit au monde. Elle ignorait qu’elle serait aussi passionnée quand il l’énerverait. Elle ignorait que le connaître aussi bien serait la plus belle base pour leur amour.
Elle ignorait… tout simplement que l’amour était de plus en plus beau au fil du temps.

Tiens, il revient. Il a du penser à elle.
Il a des fleurs des champs.

 

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Atelier d’écriture : l’infâme ….

atelier d'écriture : l'infâme...

« Allo ? Oui, c’est moi.
…..Non, non, je suis dans le bus, j’ai le temps. Comment ça va ?
……
Ah, oui ?
…..
Non, c’est pas vrai ! T’as vu ça où ?
…..
C’est grave, les gens font gaffe à rien. Non, mais sérieux, t’annonces pas sur facebook que t’es cocue !
….
Bah encore heureux, qu’elle a pas dit ça comme ça, mais on s’en doute !
Quand je pense à tout les efforts qu’elle a fait !
….
Bah oui ! Elle dit qu’elle a fait ça pour elle, mais mon oeil, hein ! Elle a du morflé plus que ce qu’elle a dit. Et puis tout ça pour lui en plus, et il la plante même pas trois mois après….
….
Ben, tu m’étonnes.
….
Non ! grave….
….
Bah oui.
Tu sais, ça me fait penser aux voisins de mes parents. Il était un peu bizarre, il se barrait comme ça avec des excuses bidons. Mais elle, elle avait ses trois gosses à gérer alors elle a fait comme si tout allait bien.
Et puis un jour, elle lui demande quand même si c’est possible qu’il aille aussi souvent à la piscine alors que bon… Il avait pas un pet de muscle. Lui, il lui fait une scène comme quoi c’est pas beau de ne pas avoir confiance et tout le toutim.
Puis, y a Clara qui lui ramène Titouan un jour et elle lui demande si elle est contente de sa lingerie. Alors la voisine, là, elle le questionne parce que sa lingerie elle est toujours pareille.
Et ben, le voisin, il se tapait la propriétaire du magasin de lingerie pendant qu’elle en suait comme pas possible. Et son mec lui dit que c’est sa faute, qu’elle a le ventre mou, des vergetures, qu’elle ronfle dès qu’elle pose la tête sur l’oreiller. Qu’elle a qu’à faire des efforts !
….
Si, si, il lui avait dit deux mois avant qu’il voulait bien lui payer une lippo !
….
Ah, non ! Il gueulait tellement fort que ma mère est allée voir et l’a retrouvé en train de pleurer.
….
Bah, elle a tout déballé.

Ouais, ouais, c’est un fichu connard.
….
Tout ça pour dire qu’Annabelle doit pas être bien.
….
Je vais essayer de l’appeler. Tu crois qu’elle voudra sortir un peu ?

Comment ça elle est complexée  ?
Il faut qu’elle intègre sa nouvelle image corporelle ?
C’est quoi ce délire ?
….
Non ! Mais c’est pas possible, elle nous bassine car elle a deux oeufs aux plats et maintenant qu’elle…
….
Oui, bah moi, je l’aurais pas fait. Tout ça pour se retrouver seule, dans des grands pulls, à regarder facebook franchement. Des cons tiens… Oui, des salopards.

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C’est à Leiloona que l’on doit cet atelier.

Cet atelier d’écriture a été fortement inspiré par les personnes qui racontent leur vie au tel dans le métro et le bus. Merci pour ces moments de vie (moi aussi, je trouve ça grave d’emmener deux fois sa meuf au même endroit pour son anniversaire…).
Spécial dédicace à mon amie Anne à qui je raconte ma vie … dans les transports parisiens (mais d’une voix douce et discrète, je suis classieuse moi, faut pas croire…).

Une photo, quelques mots : Décompensation de Mr Dugenou

Voici l’atelier d’écriture de la semaine de Leiloona  :

Il a décompensé Mr Dugenou.
C’est quoi cette photo ? C’est une maison pour Eurodisney ? Pour rajouter une maison des horreurs ?
Mais qu’est ce qui lui a pris ?
A tout les coups, il voulait être photographe professionnel, pas photographe de mariage non, photographe de guerre, photographe animaliers, que sais-je. Partir dans des pays étrangers, saisir des instants de vie, des moments d’émotions, de superbes voyages, rêver, contempler, être ému. IL voulait peut-être avoir ses photos dans le National Geographic, faire des expos, avoir une tenue de baroudeur, des aventures avec des inconnues. Raconter ses aventures à sa famille, les appeler entre deux vols. Avoir une vie trépidante sans routines…

Enfin, revenons à cette photo. J’en fais quoi, moi, de son œuvre.
Je reconnais pas la maison de Mémé là-dessus. La maison de mes étés passés allongée sous le noyer avec un stock de vieux livres qui sentaient l’antiquité. Je ne sens pas l’effluve des confitures en train de cuire, je n’entends pas le bruit des abeilles et autres bestioles, ni le bruissement du blé.
On dirait une maison où a été perpétré un meurtre. Le décor d’un roman d’Agatha Christie. J’imagine bien : » sous les glycines, derrière la ruine de la bergerie, à quatre pas en partant du puit direction du Nord, votre pied heurtera une pierre qui dépassera et que vous trouverez suspecte. Fouillez à un mètre et soit vous découvrirez un trésor soit un cadavre (je laisse le choix, je suis sympa) ». D’un point de vue pragmatique, ce serait plutôt un tas d’ardoises… Mais bon, je vais pas casser le trip.

Bon bah, avec tout ça, va falloir que je l’appelle Mr Dugenou.
Il me paraissait pourtant très ennuyant comme homme et compétent comme agent immobilier.

 

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Une photo… quelques mots : prépa

C’est Leiloona qui a crée cet atelier d’écriture.

Voici mon texte de cette semaine :

De : Emilie <lady.westcliff@gmail.com>
A : Sophie <sophie.lapeste@hotmail.com>

Objet : Ca y est

Ca y est, on a réussi à faire une photo qui pourrait nous servir de « save the date ».
Qu’est ce que c’est prise de tête la préparation du mariage. Et puis, il faut dire que je suis pas aidée. Faites participer le fiancé à la préparation du mariage dixit les articles de presse. Tu parles, il faut pas qu’il ait des idées alambiquées le fiancé sinon c’est te donner envie de rester pacser à vie.

PJ :

De : Sophie <sophie.lapeste@hotmail.com>
A : Emilie<lady.westcliff@gmail.com>

Objet : Re : Ca y est

Elle est chouette cette photo. Pourquoi on vous voit de dos ? Qu’est ce qu’il a inventé Antoine pour te compliquer la vie?

De :  Emilie <lady.westcliff@gmail.com>
A : Sophie <sophie.lapeste@hotmail.com>

Objet : Re : Re: Ca y est

On nous voit de dos car pour lui, c’était le symbole de notre progression (on tourne le dos au pacs), le métro, c’est pour symboliser notre vie parisienne, etc. Imagine la conversation !
Je lui ai demandé quel thème nous pourrions prendre pour le mariage, il m’a répondu le football et le poker.
Ne te moque pas, trouve des idées s’il te plaît, ce sera plus constructif (déjà que je m’imagine bien ton grand sourire devant ce mail). 

De : Sophie <sophie.lapeste@hotmail.com>
A : Emilie <lady.westcliff@gmail.com>

Objet : Re : Re : Ca y est

Je vois. Je suis mdr. Y a du boulot.
J’en ai parlé avec Vincent ( tu sais qu’en tant que témoin et meilleur pote, il a une influence bienheureuse sur ton homme). Il vient de m’annoncer qu’Antoine lui avait dit qu’il avait trouvé un thème qui pourrait être génial : les pirates. Il paraît que tu pourras rien dire vu que tu lis des livres dessus.

Je propose de menacer Vincent de diverses tâches pour le mariage qui le fera réfléchir à ce qu’il peut inciter ou pas : accompagner ta grande-tante Hyacinthe à l’église et lui tenir compagnie lors du repas, accrocher tout les rubans sur toutes les chaises, timbrer tout les faire-parts….
Bon, bah sur ce, je te laisse. Je vais réfléchir à d’autres tâches qui pourrait les calmer.

 

De :  Emilie <lady.wistcliff@gmail.com>
A : Sophie <sophie.lapeste@hotmail.com>

Objet : Re :Re : Re: Ca y est

Pourquoi on ne peut pas s’enfuir à Gretna Green, ce serait tellement romantique…
Oui, je sais, y a pas qu’Antoine qu’a un problème 😉

 

D’autres textes chez Leiloona dans joli chez elle : bric a book

Une photo, quelques mots : « lassitude…. »

Voici la photo de l’atelier d’écriture de la semaine de Leiloona :

Il en marre. Il en a marre qu’elle lui largue des romans sur des pauvres feuilles. Il en a marre qu’elle lui raconte encore et toujours la même chose, qu’elle ressasse, qu’elle recycle, qu’elle fasse tourner la machine à ressentiments.
La psy avait dit : « c’est une situation qui vous a convenu. Cela vous donnait l’impression d’être un « sauveur », ça nourrissait votre égo ».

Oui, et bien, son égo, il a la gerbe. Il en peut plus son égo.
Il en est rendu à lire ses lettres dehors pour que ça pollue pas son intérieur.
Il aimerait tellement lui dire merde.
Il aimerait tellement lui dire que ça suffit, qu’il faut qu’elle se soigne, qu’elle lui foute la paix.
Mais il s’est déjà barré de la maison et tout son entourage l’a regardé comme si c’était un salaud.
Alors, en plus, s’il ne tenait pas compte de ses lettres, ce serait comme tirer sur l’ambulance, non ?

Saleté de dépression. Saleté de conscience.

Un jour sans doute, elle sera passée à l’acte. Elle aura arrêté de menacer et elle les aura avalé ses bon dieu de médicaments.
Et lui, il n’aura plus qu’à se persuader qu’il n’aurait pu rien faire de plus.
Essayer de s’en convaincre… Et vivre avec.

Voici pour ma participation de cette semaine. J’ai eu beaucoup de mal à avoir le déclic et à étoffer.
D’autres écrits vous attendent chez Leiloona sur blog Bric à book.

Une photo, quelques mots : « C’est pas facile…. »

Voici la photo de l’exercice de la semaine de chez Bric à book :

Pas croyable ça. Je ne suis pas sur la photo… Comme d’habitude.
Moi qui suis tout le temps présent, moi sur qui dix mille personnes s’asseoient, moi qui supporte tout. Et c’est le cas de le dire !
Aussi bien les derrières chicos qui ne s’asseoient que du bout de la fesse car j’ai une apparence suspecte, que les derrières franchement pas ragoutants qui, eux, ne craignent rien.
Mes préferés sont les derrières confiants : « il a pas l’air nickel ce siège mais bon, j’ai des vêtements, c’est bien pour me protéger… ».

Et puis, il y a les enfants impatients qui battent des pieds et qui martèlent encore plus lorsque leurs parents leur dit d’arrêter.
Il faut compter outre ma fonction basique d’assise aux personnes, ma fonction de support à sac qui fuit ou pas, à valise et vanity, jamais à sac à mains – trop dangereux pour ce bien si précieux. 
Moi, je vous le dis, ce n’est pas de tout repos comme vie.

Par moment, je suis support à oeuvres. Je ne dirai pas « oeuvre d’art » car il est rare que ce soit quelque chose d’esthétiquement parlant. Il y a des personnes qui me taguent, me rayent, me donnent des coups.

Il y en a d’autres qui me parlent. Bon, la diction est rarement intelligible mais la volonté de s’épancher est là.
On en entend des histoires. Des brides le plus souvent mais ça arrive que les personnes reellement prises par leurs sujets oublient de partir et là, pour une fois, j’ai le droit à la version intégrale.  J’entends de jolies histoires surtout quand ce sont des amoureux. Ils sont si mignons sur les genoux de l’un à se bécoter.
Et puis, des fois, la personne regarde passer le métro, puis un autre, encore un autre. Elle se fait de plus en plus lourde et je sens tout le poids du monde s’abattre sur elle.

Je chéris les histoires gaies, j’hume les beaux parfums car il faut entretenir son moral dans le métro. C’est pas facile de garder de l’estime pour soi-même en ayant ce poste.
Moi, mon rêve, ce serait de prendre ma retraite sous un petit abri de car scolaire, à la campagne.
De la verdure, du calme, les rires des enfants… Ca serait génial.
Et je l’aurai bien mérité.

D’autres textes chez Leiloona, dans son joli chez elle, Bric à book.

Une photo, quelques mots : « trop beau pour être vrai »

 

Tout à commencer ici : Chez Leiloona. Un atelier d’écriture. J’ai trouvé cette photo très jolie et cette semaine, une personne m’a suggéré d’écrire. Alors, pour moi écrire, c’est mes rédactions à l’école pour lesquelles j’avais le droit à un 8/20. Puis je me suis dit que j’étais une grande et que si ça me faisait plaisir, autant le faire. Alors je tente. Je l’ai écrit hier soir et tout réecrit ce matin dans le bus. J’ai sans doute fait des fautes mais je me suis surtout fait plaisir. J’espère que vous le partagerez….

 

 

Bon, il est là.

Alors, ma grande, tiens-toi droite et bombe le torse. Sois fière de toi.
Céline a dit : « tu vas voir, il est sympa, drôle, mignon, pas obsédé par le sport. Il passe pas ses soirées en boîte de nuit. Aucun vice jusqu’à aujourd’hui ».
Oui, je sais, ça peut paraître bizarre que ma meilleure amie m’ait donné toutes ces informations alors que je lui demandais juste de me trouver quelqu’un pour me réparer mon portable. C’est sans compter sur son efficacité et son côté « économie d’énergie ». Si il pouvait me réparer mon ordi et être l’homme de ma vie, ne serait-ce pas merveilleux ? (oui, elle vit un peu au pays des bisounours, mais bon, je vais pas la décevoir tout de suite, je vais attendre au moins que mon ordi soit réparé…).

Ce qui donne la situation actuelle : moi, à 5 mètres de lui, avec mon portable sous le bras, un carnet dans le sac à main pour prendre des notes et la boule au ventre car ma foi, je veux bien faire ma fière à bras mais si c’était vraiment un mec génial ? SI j’avais l’air d’une andouille en comprenant rien à ses explications ? (c’est quand même une forte probabilité, faut pas se leurrer).  Ce serait dommage de se planter quand même, si il a tout pour lui.

Je crois que les personnes à la terrasse du café commencent à me regarder bizarrement, faudrait peut être que je me décide.
Allez, en avant ma grande.

 » – Salut ! Tu es Fabien ?
– Salut ! Tu es Lucie ?
J’ai pensé que je pourrais te réparer ton portable chez moi et te le rendre demain. Ça te dit d’aller boire un café ?  « 

Mum, mum, trop beau pour être vrai….