Voici ma participation à l’atelier d’écriture de Leiloona :
Se retrouver ici à regarder cet homme sauter était tout à fait improbable. C’était un effet secondaire de sa lecture « mange, prie, aime », un effet désirable de cette vie qui n’avait plus de sens.
Pourtant, elle n’était pas à plaindre. Elle n’était pas moche, ni particulièrement jolie, elle était assez gentille, peut être contrariante quand elle etait face à des idiots et avait une conversation agréable.
Elle aimait son travail mais sentait qu’il ne faudrait pas grand chose pour qu’elle se lasse. Elle ne savait pas si c’etait le fait de vieillir, d’être célibataire, de ne pas avoir beaucoup d’illusions sur l’épanouissement au travail mais elle en avait eu marre de tout et la voici ici, assise sur ses grosses pierres à ce demander ce qu’elle faisait là.
Elle n’avait pas dû être très attentive en cours de philo, très « ouverte » à la parole de Jesus lors des messes et cérémonies, car elle errait à se demander à quoi ça servait d’être sur terre. Qu’est-ce-qu’il y avait après, pourquoi il y avait des personnes croyantes et d’autres non. Est-on sur terre en essayant de passer entre les catastrophes sans trop de dommages, devrait-elle prendre comme mantra « carpe diem » ?
Comment peut-on trouver la paix de l’esprit et enfin savourer d’être en vie ?
Elle regardait ces hommes, ces lieux et tout d’un coup prennait conscience des odeurs, du décor, du sourire et de la joie de ces gens, se rendait compte que c’etait contagieux. Elle se mit à sourire puis à rire, savoura cette sensation, sentit son corps vibré et finalement se dit qu’importe après, c’est maintenant qui est important. Rien ne sera jamais plus ce moment-là, cette respiration, ce rire. Rien ne sera plus ce moment unique et c’est sans doute ça le bonheur d’être en vie…
Voici pour la participation de cette semaine !