Atelier d’écriture : que fais-je..

Voici ma participation à l’atelier d’écriture de Leiloona :

atelier d'écriture cambodge

 

Se retrouver ici à regarder cet homme sauter était tout à fait improbable. C’était un effet secondaire de sa lecture « mange, prie, aime », un effet désirable de cette vie qui n’avait plus de sens.
Pourtant, elle n’était pas à plaindre. Elle n’était pas moche, ni particulièrement jolie, elle était assez gentille, peut être contrariante quand elle etait face à des idiots et avait une conversation agréable.
Elle aimait son travail mais sentait qu’il ne faudrait pas grand chose pour qu’elle se lasse. Elle ne savait pas si c’etait le fait de vieillir, d’être célibataire, de ne pas avoir beaucoup d’illusions sur l’épanouissement au travail mais elle en avait eu marre de tout et la voici ici, assise sur ses grosses pierres à ce demander ce qu’elle faisait là.
Elle n’avait pas dû être très attentive en cours de philo, très « ouverte » à la parole de Jesus lors des messes et cérémonies, car elle errait à se demander à quoi ça servait d’être sur terre. Qu’est-ce-qu’il y avait après, pourquoi il y avait des personnes croyantes et d’autres non. Est-on sur terre en essayant de passer entre les catastrophes sans trop de dommages, devrait-elle prendre comme mantra « carpe diem » ?
Comment peut-on trouver la paix de l’esprit et enfin savourer d’être en vie ?
Elle regardait ces hommes, ces lieux et tout d’un coup prennait conscience des odeurs, du décor, du sourire et de la joie de ces gens, se rendait compte que c’etait contagieux. Elle se mit à sourire  puis à rire, savoura cette sensation, sentit son corps vibré et finalement se dit qu’importe après, c’est maintenant qui est important. Rien ne sera jamais plus ce moment-là, cette respiration, ce rire. Rien ne sera plus ce moment unique et c’est sans doute ça le bonheur d’être en vie…

 

Voici pour la participation de cette semaine !

atelier d'écriture leiloona

atelier d’écriture : lui

C’est lundi et voici l’atelier d’écriture de Leiloona :

atelier d'écriture lui

Il suit ce chemin tous les jours. Elle ne sait pas à quoi il pense, quel est ce besoin. Il en revient plus calme en tout cas, plus apaisé. Elle le regarde partir et pense au tout début de leur relation.
Plus jeune, elle était certaine qu’au bout de quinze ans de vie commune, il n’y avait plus que des habitudes. Que l’amour, le vrai, était passionnel avec de grands éclats , qu’après ce n’était que des simulacres, des mirages auxquels se raccrochaient les gens pour ne pas se sentir amputé de cette puissante chaleur qu’ils avaient connu. Elle pensait que les gens restaient ensemble par peur de la solitude.

Elle ignorait qu’on pouvait se sentir seule avec des personnes autour de soi. Elle ignorait que l’amour évoluait tout les jours, qu’il s’épanouissait comme une forêt luxuriante si on le nourrissait.
Elle ignorait que grâce à son amour, elle allait devenir une personne plus belle que ce qu’elle aurait jamais rêvée. Elle ignorait que grâce à lui, elle allait pouvoir se reconstruire et se sentir pousser des ailes.
Elle ignorait qu’elle penserait toujours à lui avec des étoiles dans les yeux, un sourire aux lèvres et une tendresse débordante. Elle ignorait que comme au début, elle serait toujours accro à son odeur, l’ayant toujours autant dans la peau. Que le toucher lui procurerait une sentiment de bien-être et d’avoir trouvé le meilleur endroit au monde. Elle ignorait qu’elle serait aussi passionnée quand il l’énerverait. Elle ignorait que le connaître aussi bien serait la plus belle base pour leur amour.
Elle ignorait… tout simplement que l’amour était de plus en plus beau au fil du temps.

Tiens, il revient. Il a du penser à elle.
Il a des fleurs des champs.

 

une-photo-quelques-mots1

 

Atelier d’écriture : l’infâme ….

atelier d'écriture : l'infâme...

« Allo ? Oui, c’est moi.
…..Non, non, je suis dans le bus, j’ai le temps. Comment ça va ?
……
Ah, oui ?
…..
Non, c’est pas vrai ! T’as vu ça où ?
…..
C’est grave, les gens font gaffe à rien. Non, mais sérieux, t’annonces pas sur facebook que t’es cocue !
….
Bah encore heureux, qu’elle a pas dit ça comme ça, mais on s’en doute !
Quand je pense à tout les efforts qu’elle a fait !
….
Bah oui ! Elle dit qu’elle a fait ça pour elle, mais mon oeil, hein ! Elle a du morflé plus que ce qu’elle a dit. Et puis tout ça pour lui en plus, et il la plante même pas trois mois après….
….
Ben, tu m’étonnes.
….
Non ! grave….
….
Bah oui.
Tu sais, ça me fait penser aux voisins de mes parents. Il était un peu bizarre, il se barrait comme ça avec des excuses bidons. Mais elle, elle avait ses trois gosses à gérer alors elle a fait comme si tout allait bien.
Et puis un jour, elle lui demande quand même si c’est possible qu’il aille aussi souvent à la piscine alors que bon… Il avait pas un pet de muscle. Lui, il lui fait une scène comme quoi c’est pas beau de ne pas avoir confiance et tout le toutim.
Puis, y a Clara qui lui ramène Titouan un jour et elle lui demande si elle est contente de sa lingerie. Alors la voisine, là, elle le questionne parce que sa lingerie elle est toujours pareille.
Et ben, le voisin, il se tapait la propriétaire du magasin de lingerie pendant qu’elle en suait comme pas possible. Et son mec lui dit que c’est sa faute, qu’elle a le ventre mou, des vergetures, qu’elle ronfle dès qu’elle pose la tête sur l’oreiller. Qu’elle a qu’à faire des efforts !
….
Si, si, il lui avait dit deux mois avant qu’il voulait bien lui payer une lippo !
….
Ah, non ! Il gueulait tellement fort que ma mère est allée voir et l’a retrouvé en train de pleurer.
….
Bah, elle a tout déballé.

Ouais, ouais, c’est un fichu connard.
….
Tout ça pour dire qu’Annabelle doit pas être bien.
….
Je vais essayer de l’appeler. Tu crois qu’elle voudra sortir un peu ?

Comment ça elle est complexée  ?
Il faut qu’elle intègre sa nouvelle image corporelle ?
C’est quoi ce délire ?
….
Non ! Mais c’est pas possible, elle nous bassine car elle a deux oeufs aux plats et maintenant qu’elle…
….
Oui, bah moi, je l’aurais pas fait. Tout ça pour se retrouver seule, dans des grands pulls, à regarder facebook franchement. Des cons tiens… Oui, des salopards.

une-photo-quelques-mots1

C’est à Leiloona que l’on doit cet atelier.

Cet atelier d’écriture a été fortement inspiré par les personnes qui racontent leur vie au tel dans le métro et le bus. Merci pour ces moments de vie (moi aussi, je trouve ça grave d’emmener deux fois sa meuf au même endroit pour son anniversaire…).
Spécial dédicace à mon amie Anne à qui je raconte ma vie … dans les transports parisiens (mais d’une voix douce et discrète, je suis classieuse moi, faut pas croire…).